En cette période pré hivernale, vous êtes nombreux à avoir recommencé à vous chauffer à votre domicile, c’est dans cet optique que nous vous encourageons à vous assurer du bon état de fonctionnement de vos appareils de chauffage, conduits de cheminées et autres appareils utilisant un combustible.
Chaque année en France 5000 personnes sont victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone, 100 d’entre elles en meurent (la première cause de décès par intoxication en France). En Lorraine ce sont 264 personnes qui ont étés intoxiquées en 2013, dont 9 dans le département de la Meuse.
Gaz incolore, inodore et très toxique pour l’homme, sa toxicité s’explique dans le fait qu’il agisse comme un asphyxiant prenant la place de l’oxygène dans le sang. Pouvant provoquer le coma en quelques minutes, et la mort en moins d’une heure, il peut laisser aux personnes intoxiquées des séquelles à vie.
Le fait qu’il soit inodore renforce notre vulnérabilité en cas d’intoxication, il peut cependant être détecté via un appareil de mesure (détecteur de monoxyde de carbone).
Les problèmes d’intoxication ont lieu en règle générale dans des lieux insuffisamment ventilés, du fait de sa densité proche de l’air, il se mélange très facilement, atténuant sa toxicité. Cette exposition au monoxyde de carbone vient souvent en début d’hiver lorsque les personnes remettent en route leurs appareils de chauffage sans avoir procédé aux vérifications qui incombent à leur bon entretien.
Sources du monoxyde de carbone
Potentiellement tout le monde peut être concerné. Il est indispensable de bien connaître les sources de monoxyde de carbone pour adopter les bons gestes. Seul un Français sur 10 estime courir personnellement un risque d’être intoxiqué au monoxyde de carbone, alors que plus de 75 % des français sont équipés d’au moins un appareil de chauffage à combustion. Le monoxyde de carbone se forme lors d’une mauvaise combustion de composés carbonés (bois, gaz, charbon, essence...), l’oxygénation d’un foyer ne permettant pas de brûler complètement les gaz dégagés. Concrètement les sources potentielles de monoxyde de carbone au quotidien sont :
- Les chaudières (fioul, gaz, bois, charbon), les chauffeeau (hormis électrique),
- Les inserts de cheminée, les poêles (y compris les cheminées décoratives à l’éthanol),
- Les appareils de chauffage à combustion qu’ils soient fixes ou d’appoint,
- Les cuisinières (gaz, bois, charbon),
- Les moteurs thermiques (voitures, groupes électrogènes, matériel de jardinage thermique…),
- Barbecue, braseros, réchaud à gaz.
Les sources potentielles de Monoxyde de Carbone sont toutes celles nécessitant l’inflammation d’un combustible.
Comment éviter les risques ?
Pour limiter les risques d’exposition à ce gaz, faites vérifier vos installations de chauffage (y compris chauffeeau) chaque année par un professionnel avant l’hiver. La combustion et la ventilation étant deux facteurs importants faites vérifier non seulement les chaudières mais aussi les conduits d’extraction (ramonage des cheminées…).
Stenay étant composée principalement de résidences possédant un chauffage individuel, l’initiative sera personnelle et repose sur la volonté de chacun.
Hormis un bon état de fonctionnement de matériel, éviter les risques est aussi une affaire de comportement à adopter en gardant à l’esprit des règles simples :
- Afin d’assurer une bonne ventilation des lieux et éviter une accumulation de monoxyde de carbone, aérer quotidiennement votre habitation (au moins dix minutes par jour) particulièrement en période de chauffage, et n’obstruez pas les entrées et sorties d’air (ventilations dans cuisine et salle de bain).
- Toujours utiliser les appareils conformément aux prescriptions du constructeur, cela vaut pour leur destination (ne jamais chauffer continuellement avec un chauffage d’appoint alors qu’ils sont conçus pour une utilisation intermittente…) mais aussi pour leur alimentation en respectant le combustible prévu pour l’appareil.
- Assurez-vous du bon fonctionnement des vos appareils avant mise en service et n’utilisez jamais dans des bâtiments clos, des appareils prévus pour l’extérieur.
Même si des détecteurs de monoxyde de carbone existent aujourd’hui sur le marché, ils ne suffiront pas à éliminer le risque d’intoxication si les règles rappelées ici ne sont pas respectées.
En cas d’intoxication
Maux de tête, vertiges, malaises, nausées... , plusieurs signes avant-coureurs peuvent annoncer une intoxication au CO, d’autant plus lorsqu’ils surviennent chez plusieurs personnes occupant une même pièce équipée d’un appareil à combustion et qu’ils disparaissent en dehors de celle-ci. Dans ce cas :
- Couper l’appareil à combustion s’il est identifiable et aérer immédiatement la pièce en ouvrant portes et fenêtres, puis évacuer le lieu.
- Il faut ensuite appeler les urgences en composant le 15 (SAMU), le 18 (les pompiers) ou le 112 (numéro d’urgence européen).
Afin d’éviter la récidive de l’accident, une enquête technique devra être réalisée au domicile de la victime pour identifier la cause de l’accident et prendre les mesures indispensables à une mise en sécurité du logement.