Le Bilan 2010 sur la qualité de l’eau du robinet en Lorraine est l’occasion de revenir à travers lui sur la période un peu trouble que le service de l’eau a eu à connaître au cours du deuxième semestre 2011. Un bon moyen de rappeler quelques notions et de tordre le coup à des idées reçues.
La présence de germes dans l’eau n’a rien d’extraordinaire en soi, car ils y sont présents naturellement. Non, ce qui est inquiétant, c’est lorsque certains germes sont détectés ou que les concentrations de ceux-ci sont trop importantes et créent ainsi un risque sanitaire certain.
Les causes de la dégradation de la qualité bactériologique de l’eau sont multiples, ce qui rend d’autant plus difficile, comme ce fut le cas pour Stenay au deuxième semestre 2011, « l’éradication » à la source de la pollution. Toutefois, il est possible de distinguer trois grandes causes de dégradations.
La première est une dégradation de la ressource en eau. Pour Stenay, l’eau du robinet provient de deux origines : le forage de Chanvières des Saulx, principale source d’approvisionnement, mais qui se trouve en zone inondable et la source de Serinval. Bien que ces deux points de production d’eau fassent l’objet de périmètre de protection, une dégradation de la ressource peut apparaître, comme par exemple en cas d’une crue importante. Bien souvent les dégradations trouvent leur origine dans la présence d’activités polluantes (rejets d’eau usées, effluents agricoles ou domestiques…) dans l’environnement de la source en eau. Des mesures correctives existent et sont d’ores et déjà mises en œuvre. Toutefois, elles ne peuvent permettre d’assurer un risque zéro.
La seconde est la défaillance du dispositif de traitement. Il n’est pas présent sur toutes les installations de production d’eau, ce qui est le cas pour Stenay.
Le troisième risque est la (re)contamination dans les canalisations et les réservoirs. En effet, des germes sont présents naturellement dans l’eau et l’eau est un fluide, c’est-à-dire, qu’il doit circuler. Les réseaux d’adduction d’eau potable sont des ouvrages qui contrarient mécaniquement la circulation de l’eau, provoquant des stagnations, des retours d’eau, sans compter sur leur entretien pas toujours de qualité. Potentiellement, le réseau en lui-même est vecteur de prolifération de germes pathogènes.
Face à ces risques, la prévention et les traitements curatifs restent les seules armes disponibles pour enrayer toute contamination. La prévention commence par la protection des ressources et l’instauration d’un double périmètre, nous parlons de périmètre rapproché et de périmètre éloigné, dans le Plan Local d’Urbanisme. Ces zonages particuliers interdisent quasiment toute construction et limitent sévèrement les pratiques agricoles.
Elle se poursuit par les analyses régulières de contrôle de la qualité de l’eau. Organisés par l’Agence Régionale de Santé de Lorraine (ARS), les contrôles se font soit chez le particulier, soit aux réservoirs d’eau.
En matière de traitement, la désinfection se fait par adjonction de chlore dans l’eau. Ce dispositif est à la fois le plus efficace et le moins onéreux.
Et les effets sur la santé ?
La présence de germes dans l’eau peut entraîner des pathologies plus ou moins bénignes, sauf pour les populations fragilisées, comme un risque d’apparition de troubles gastro-intestinaux (diarrhées-vomissements), mais également de fièvre typhoïde.
Le risque sanitaire lié à la présence de germes pathogènes dans l’eau est bien entendu déterminé dans un premier temps par la nature et la concentration de ceux-ci. Le second facteur est la quantité d’eau ingérée par la personne. Un lien de causalité peut être établi, sans pour autant qu’il soit toujours déterminant. Enfin, le troisième risque, c’est nous, ou plus exactement, notre état de santé général et notre sensibilité aux germes.
Plus d'informations sur ce sujet en suivant le lien ci-dessous et en consultant ces deux rapports.